• Elisabeth, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je suis Elisabeth Stenne une artiste peintre. Pour moi le plaisir que je ressens dans la peinture est avant tout le geste du pinceau et trouver les couleurs qui me font vibrer. 

J’aime peindre dans un environnement rassurant pour moi, à savoir la pleine campagne et le silence. Pour moi, la peinture est une sorte de méditation contemplation.

  • Pouvez-vous nous raconter rapidement votre parcours de vie artistique, votre formation ? 

Après une scolarité classique j’ai étudié aux Beaux-arts de Reims, pendant 3 ans, et j’ai ensuite fait une spécialité aux Beaux-Arts de Caen. Les deux écoles étaient radicalement différentes dans leurs approches de l’art, et je me suis beaucoup plus plu à Reims qu’à Caen. En effet, cette année de spécialité a été très dure pour moi, car ils ont remis en question tout l’apprentissage que j’avais eu à Reims. 

J’ai toujours aimé dessiner, j’ai toujours beaucoup coloré, donc il m’a semblé naturel de me diriger vers des études artistiques, sans pour autant savoir si je souhaitai être peintre par la suite. A cette époque, je n’étais que dans le présent, dans un plaisir immédiat. Je n’avais donc aucune idée sur le fait de savoir si j’avais envie d’en faire mon métier, et si j’allais pouvoir en vivre.  

Après ces quatre années, j’ai fait différentes choses, qui m’ont un peu éloigné dans la peinture, je ne suis finalement retournée à la peinture qu’à partir de mes 30 ans. C’est d’ailleurs principalement grâce à mon mari, que j’y suis retournée, et parce que je me suis sentie bien dans ma vie à ce moment-là.

La peinture est pour moi, le moyen d’expression que je manipule le mieux, et qui me fait dépasser mes propres limites. Je ne sais jamais si les spectateurs vont aimer les tableaux que je crée, et c’est en cela que je trouve ce medium particulièrement stimulant. 
J’aime aussi beaucoup m’exprimer par le langage, que ce soit l’écriture ou la parole. Mais l’écriture reste un moyen d’expression que j’aime garder privé. 

L’écriture est pour moi l’équivalent d’une petite peinture. Ce qui va déclencher mon envie d’écrire est un souvenir de quelque chose qui m’a plue, ou qui m’a touchée. J’ai besoin de dire l’émotion que j’ai ressenti et les raisons pour lesquelles je l’ai ressentie. 

  • Pour vous l’écriture est-elle liée à la peinture ? 

Pas réellement, mais parfois, mon écriture est suggérée par une image. Cela peut-être quelque chose que j’ai vu. Ce qui est certain, c’est que chez moi tout passe par l’œil dans un premier temps.  Cela peut donc être une petite émotion que je développe après dans mes peintures. Mais cela peut aussi être à partir d’une rose, une couleur de rose à laquelle je ne suis pas habituée, qui a un moment donné m’a procurée une émotion sur laquelle j’ai écrit. Je peux ensuite m’en servir pour démarrer une peinture. 

Ce qui est certain c’est que le processus créatif est intimement lié à toutes les émotions que l’on ressent, et peinture et écriture se rejoigne certaines fois. 

  • C’est donc votre œil qui dicte tout ? 

Toujours, ma peinture ne véhicule aucun message particulier et n’a pas cet objectif, si ce n’est celui de véhiculer la beauté du monde, et la beauté des couleurs. Je retranscris ce que j’aime voir, que ce soit dans un style figuratif ou abstrait. 

C’est pour cela que je me définis avant tout comme une peintre de couleurs. 

J’aime montrer une couleur, une harmonie de couleurs, la vibration que cela créée.
Ce qui est certain c’est que le processus créatif est intimement lié à toutes les émotions que l’on ressent, et peinture et écriture se rejoigne certaines fois. 

Toujours, ma peinture ne véhicule aucun message particulier et n’a pas cet objectif, si ce n’est celui de véhiculer la beauté du monde, et la beauté des couleurs. Je retranscris ce que j’aime voir, que ce soit dans un style figuratif ou abstrait. 

C’est pour cela que je me définis avant tout comme une peintre de couleurs. 

J’aime montrer une couleur, une harmonie de couleurs, la vibration que cela créée.

Oui et non, je suis inspirée par les couleurs procurées par la nature. J’ai fait énormément de fleurs pendant toute ma carrière. D’ailleurs, petite (12, 13 ans), j’ai beaucoup copié Paul Gauguin, et ces paysages et couleurs somptueux. 

Lorsque j’ai recommencé à peindre à la suite de mes études, j’ai commencé par le pastel, mais c’était plus spécifiquement des pastels de fleurs, ou de paysage de campagne. En fait je dessinais tout ce qui m’entourait, à savoir des paysages, des jardins… 

C’est dans un second temps, lorsque j’ai été repérée par une galerie à Azay, que je suis sortie de mes sujets de prédilection, pour aller plus vers l’abstrait. 

Chaque nouvelle rencontre avec des galeristes, m’a permis d’évoluer vers quelque chose de différent. Par exemple, jusqu’à ma rencontre avec Françoise Durst, je ne réalisais que des pastels. J’ai ensuite peint. 

  • Est ce qu’il y a une couleur particulière qui vous rend heureuse ? 

Toutes les couleurs me plaisent, mais le vert est la base de mon travail. Le vert est là pour faire vibrer toutes les autres couleurs. D’ailleurs, si on observe la nature, le vert est aussi la base, et les fleurs viennent éclore au milieu de cela. 

  • Pouvez-vous nous décrire votre processus créatif ? 

L’hiver je fais beaucoup de collages, et pour cela je me sers d’anciens travaux qui ont déjà une matière que je viens transformer. Pour moi, la couleur du pastel est quelque chose de très beau et forme donc une base très inspirante et intéressante. Sur cette base, je réalise des compositions. 

Quand l’été arrivé, je reprends les collages que j’ai réalisé pendant l’hiver, comme inspiration pour mes peintures. 

Je reprends d’ailleurs le principe du collage dans mes peintures, puisque je vais coller du papier sur la toile pour faire avancer mes compositions. Je retire petit à petit les papiers, quand je trouve mes mélanges de couleurs, mes formes sont satisfaisantes. 

Une fois la composition créée, je la prends en photo et la passe en noir et blanc, l’inverse, la mettre dans tous les sens pour confirmer que ma composition tienne la route. Je m’en sers pour voir si le tableau a une force dans les valeurs de contraste. Pour moi, les couleurs sont très intuitives donc ce que je travaille le plus, c’est la composition. 

Exposition “Vibrations” d’Elisabeth Stenne du 7 octobre au 5 novembre 2022 à la Galerie Durst
Vernissage en présence l’artiste le 6 octobre 2022 à partir de 18h

Découvrez les premières œuvres de l’exposition en cliquant ici