Galerie Durst

Laurent, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je suis dessinateur, peintre et graveur.

Comment l’art est-il entré dans votre vie ? 

Depuis la petite enfance, je me suis pris d’une passion pour le dessin. Cette passion ne m’a jamais quitté.

Quelles sont vos inspirations ?

Au cours de promenades dans la forêt, j’observe les éléments naturels qui m’entourent. Voir les lueurs du ciel se faufiler entre les branchages des arbres est une source d’inspiration inépuisable.

Je travaille souvent en musique à l’atelier. Mes choix musicaux sont très éclectiques et très variables selon les moments de la journée. L’écoute de Greenday, the Doors,Tom Waits, Nick cave… sera suivi par celle de @jeansebastienbach ou philipglass. La musique influence beaucoup ma manière de travailler et me communique une belle énergie. Dans ma famille, je suis entouré de musiciens. Cela a sûrement une influence dans mon travail. Je crois qu’il y a de la musicalité dans l’organisation de mes tableaux avec ses intervalles, ses silences et ses rythmes…

Pourriez-vous décrire votre processus créatif, de la conception à la réalisation d’une œuvre ?

Le dessin demeure au cœur de mon processus de création. Mais expliquer ou décrire un processus serait réducteur. La réalisation doit être entourée de mystère. De plus le processus créatif est une mutation perpétuelle et chaque œuvre se nourrit de celle qui la précède et prépare celle qui la suivra.

Quel est le rôle de la couleur dans votre travail artistique ?

Dans mon atelier, j’ai un petit meuble où je range mes pots de pigments. Avant de commencer à peindre, je sors une dizaine de pots, je les dispose dans un certain ordre et un me laisse saisir par leur simple vibration colorée. Ensuite je les combine entre eux et je les mélange avec des liants. En ce moment, j’ai envie de construire avec des dominantes de rouge.

Comment définiriez-vous votre style, votre univers artistique ?

Mon écriture puise son inspiration à la source du monde végétal. Parfois mon travail peut aussi prendre des aspect plus minéral ou plus organique.

Je définis mon style comme non-figuratif. C’est un peu comme un travail d’équilibriste entre la figuration et la non-figuration. J’aime beaucoup laisser le regardeur proposer sa version en projetant ses propres visions.

Depuis votre dernière exposition à la Galerie Durst en mai 2021, diriez-vous que votre style a évolué ? Si oui, vers quelle direction souhaiteriez-vous aller ?

Depuis la dernière exposition à la Galerie, mon travail se dirige vers une plus grande épure, plus de simplicité et de légèreté. Je trouve cela très stimulant de ne pas avoir d’image très précises de la direction que prend ma recherche. J’avance petit à petit par intuitions successives.

Y a-t-il un message ou une émotion que vous espérez transmettre à travers vos œuvres ?

Ma peinture ne comporte aucun message. Formes et couleurs véhiculent des émotions. Lesquelles ? Je ne saurais les définir. C’est le travail du poète.

Y a-t-il des artistes qui vous ont particulièrement influencé durant votre carrière ? Si oui, lesquels et comment ?

Le travail de Matisse, Miró, Cezanne, Rothko, Hantai, Calder, Serra, me touche. Je lis avec délectation des écrits et correspondances d’artistes, c’est pour moi une façon de les comprendre un peu mieux. C’est souvent très inspirant.

Pourriez-vous partager avec nous un moment marquant de votre carrière artistique jusqu’à présent ?

En 2016, j’ai entrepris une année de formation en gravure taille-douce. Dessiner sur d’autre matériaux comme le zinc, a fait évoluer ma pratique du dessin.

Avez-vous des projets artistiques futurs ?

Pleins.

Que diriez-vous à un artiste qui débute aujourd’hui ? Quel conseil donneriez-vous à un jeune artiste peintre ?

Travaillez sans relâche.

Le jour où la pluie viendra

Je connaissais mal cette chanson mais le refrain est revenu à ma mémoire lorsque je travaillais sur mes derniers dessins.

C’est le titre d’une chanson que fredonnait mon père.

Depuis plusieurs années, mon écriture puise son inspiration à la source du monde végétal. Elle a pris petit à petit une apparence non-figurative en s’organisant autour d’une joyeuse prolifération.

Je mets en forme et dispose des adhésifs de masquage comme les premiers coups de pinceaux sur le tableau afin de réserver les blanches surfaces silencieuses.

Le dessin préexiste à la peinture : je suis disponible pour me laisser envahir par des sensations colorées. Je pulvérise des pluies colorées qui viennent s’insinuer lentement entre les scotchs et remplir les surfaces comme une multitude de réceptacles. Le jour où la pluie viendra est ce moment magique où les gouttelettes de couleurs rendent visibles les interstices du nu-papier.